Taverne du port

J'ai donc la joie et l'honneur d'inaugurer ce RPG  

Raëlkora


Une capuche rabattue sur ma tête pour dissimuler mes traits, je contemple les bateaux amarrés au port. De simples barques de pêcheurs cotoient les navires marchands et les vaisseaux militaires. Je songe au Saoirse que j'ai laissé dans une crique discrète avant de venir ici. J'ai donné quartier libre à l'équipage à la condition d'être prudent et de ne pas se faire remarquer. Je n'ai aucune envie d'en récupérer au poste de police. Je me détourne enfin de la mer et pénètre dans une taverne.

Lodrill


Attablé au fond de la taverne, une chope de bière posée devant moi, j'observe l'homme que je suis depuis ce matin. Il est recherché pour vols et destruction de biens publics. Pas une grosse récompense mais de quoi me permettre de payer mon loyer. Une silhouette encapuchonnée entre. Je la regarde quelques instants mais rien ne la distinguant des autres habitués de cet endroit, je reporte mon attention sur ma cible, bien émêchée. Parfait, l'arrestation sera plus simple. Je me lève et me dirige vers lui.

Raëlkora


Mes yeux mettent quelques secondes à s'accoutumer à l'obscurité de la salle. Une fois habituée, j'aperçois un homme en armure au fond de la salle. Il ne semble pas m'avoir vu, c'est déjà ça. Pas que j'ai peur de lui mais j'aimerais éviter d'attirer l'attention. Je m'installe à une table et pose à nouveau mon regard sur l'homme. Lodrill Kaiadus, chasseur de primes. Je remarque alors qu'il surveille un lascar attablé avec plusieurs personnes. Donc il est là pour le boulot. Celui qui semble être sa cible à l'air déjà bien bourré. Lodrill se lève et va vers lui. J'esquisse un sourire. Il va y avoir du grabuge.

 Ysa

*Je sirotai tranquillement mon jus d'orange parmi une horde de vieux pervers éméchés attablés pour leur cuite habituelle de l'après-midi. J'aimai bien venir ici, non pas pour me faire reluquer par ces vieux grincheux (j'étais plate comme une planche à pain alors bien sur, ça n'intéressait pas grand monde) mais pour réfléchir. Oui, le bruit m'aidait à me détendre car, étant élevée dans une famille nombreuse, j'y avait eu le droit toute mon enfance et je m'y sentais à l'aise. En fait, c'était plutôt le silence qui me dérangeait... c'était trop calme. Tout à ma réflexion, je ne vis pas cette jeune femme encapuchonnée entrer dans la taverne ni même cette boîte de conserve qui semblait guetter une proie à faire cuire. Non... j'étais bien trop choquée pour le voir... Qui ne le serait pas lorsque, à peine une dizaine d'heures plus tôt, on découvrait le corps d'un homme mort, un couteau planté dans la poitrine ? Encore plus lorsque cet homme était sensé devenir votre maître ! Vous comprendrez donc que je n'avais pas vraiment la tête à observer des boites de conserves ambulantes ! Je finis mon verre, mes mains tremblotantes encore sous le choc post traumatique... comment était ce possible ? *

Hell


Le visage en grande partie caché par mon écharpe, je rentre incognito dans une taverne. Je viens de finir un petit boulot chez un riche marchand malhonnête, et je mérite bien une petite pause. Un bon repas avec le reste de l'argent volé ne me ferait que le plus grand bien.
 Rapidement, je repère les lieux et reconnais Lodrill Kaiadus. Ce chasseur de prime pourrait rapidement devenir un danger potentiel pour moi. Mieux valait que je reste discret.
Je choisis donc une table dans l'ombre, et surveillais du coin de l'oeil, ce chasseur de prime qui semblait sur le point de faire du grabuge.

Les pieds posé sur la table qui nous sépare, il me toise du regard.
- Qu'es'qui m'veut l'armure, dit-il d'une voix rendu pâteuse par la boisson.
Je sors un parchemin de sous mon armure et le plante sur la table à l'aide d'un couteau que je viens de faire apparaître. Puis prenant un ton bien viril :
- Jack le Pyromane, au nom des pouvoirs qui me sont conférés par la justice d'Altaris, moi, Lodrill Kaiadus vous arrête pour pyromanie et destruction de biens publics. Veuilez me suivre sans résistance.
Il me fixe dans les yeux, repose ses pieds par-terre puis éclate de rire :
- Sans résistance ? C'est une blague ? Hahaha !!
Puis, prenant un ton plus sérieux :
- Hey les gars, on va pas laisser un chasseur de primes de mes deux m'arrêter sans faire d'histoires.
Un concert de cris lui répond. Une demi-douzaine d'hommes vient m'encercler. J'esquisse un sourire, caché par mon heaume, et attrape dans mon dos ma hache. Jack dit :
- Alors Lodrill, tu crois vraiment avoir une chance ? C'est moi qui vais te faire la peau !
Il se lève, balance la table sur le côté et enflamme ses poings. Je me place en position d'attaque.

J'assiste amusée à l'échange entre les deux hommes et essaie de savoir les chances de chacun. D'une part, Lodrill est couvert d'une armure, sobre et son pouvoir lui permet de ne jamais être désarmé. Mais dans un espace aussi étroit, son armure risque de le gêner et de le ralentir. De l'autre, sa cible est bourrée mais ça ne la rend que plus incontrôlable et que moins cernable. De plus, je note qu'il n'est pas venu seul. Déjà, plusieurs de ses amis entourent Lodrill. Seul contre 7 ou 8 gars ? Pas très loyal tous ça. Mais je doute que cela dérange ce genre d'homme. Je ne suis pas la seule à m'intéresser au combat qui s'annonce. Le tavernier commence à ranger les objets frragiles et je remarque plusieurs personnes qui sont certainement en train de parier sur le vainqueur. Soudain, le mec que Lodrill est venu arrêter se lève et je comprends avant qu'il le fasse qu'il va balancer la table pour pouvoir s'approcher de Lodrill. Problème, s'il balance la table, elle va aller s'écraser là où est assise une jeune fille tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'a rien remarqué. Je m'élance alors que la table vient de valdinguer. Je me mets devant l'adolescente et utilise mon pouvoir pour repousser la table et nous protéger toutes les deux.

Assise dans un coin, une jeune fille que personne n'avait remarqué, observait distraitement la scène. Personne ne la connaissait encore dans cette taverne et tant mieux. Si on savait qui elle était, on ferait sûrement appel à elle dans quelques instants pour soigner l'un des deux hommes qui s'apprêtaient à se battre. Mais personne ne l'avait vue. Comme toujours. Mais ceci ne lui déplaisait pas, elle détestait les humains et ce depuis son plus jeune âge. Sa seule compagnie se résumait à son serpent, Hermès, qui ondulait doucement sur son bras, d'un mouvement hypnotique.
Son attention se reporta sur les deux homme. Nayawen évalua rapidement les capacités des deux hommes puis misa sur Lodrill. "Si je perds, se dit-elle, je dois parler à une personne de cette salle avant demain matin". Une fois ce pari fait, elle décida d'aller commander une dernière boisson. Puis, ceci fait, elle retourna s'asseoir confortablement pour assister au combat qui promettait d'être très divertissant. Un soûlard vient se poser lourdement sur la chaise la plus proche d'elle et lui demanda:
"- Alors? Sur qui vous pariez jolie mam'zelle?"
La jolie demoiselle en question lui répondit par un regard noir et préféra ne pas répondre. Les discussions avec les ivrognes ne menaient souvent à rien. Celui ci s'approcha encore plus et tenta de lui passer un bras autour de l'épaule. Elle s'écarta vivement et partit à grand pas à l'autre bout de la salle sous le regard dépité de l'ivrogne.

Tout en dégustant un magnifique poulet rôti servi avec des pommes de terres à l'aspect succulent par le tavernier, je jette régulièrement des regards vers Lodrill. Ce combat tombait à pic, me permettant de manger tranquillement sans avoir à m'inquiéter de ce chasseur de prime trop occupé pour me remarquer. De plus, je ne souhaite pas perdre une miette du combat.
Tout en songeant au désagrément que pourrait causer un affrontement avec lui, je nourrissais distraitement Thyl, mon aigle posé sur mon épaule. Analysé Lodrill me serait utile pour plus tard. Je pourrais ainsi prévoir sa façon de se mouvoir si par malheur je devrais l'affronter.
L'ivrogne qu'y fait face à Lodrill ne semble pas si mauvais que ça, mais me fiant à la réputation du chasseur de prime, je préfère miser sur Lodrill. Cependant, je ne préfère pas me mêler aux autres pour parier, car je suis toujours malchanceux aux jeux d'argent, et je tiens à économiser pour ne pas devoir retourner travailler tout de suite.
Ainsi, je continue donc mon observation, et attends de voir comment vont se dérouler les choses.

Jack et son groupe d'acolytes s'élancèrent vers moi en brandissant leurs armes. Je parai un coup et poussai le frappeur. Je n'eut pas le temps de me remettre en garde qu'un brigand aux poings d'acier me fis voler sur latable d'un jeune homme qui mangait un poulet roti avec des patates.
Sous le choc je perdis ma hache et la table sur laquelle je m'écrasai s'aplatit sous mon poids.
Ne voyant pas ma hache, je fis apparaitre une épée et commencai à frapper dans le tas. Jack, même bourré, est  un ennemi difficile a vaincre.
L'homme aux poings d'acier allait me refrapper mais j'eut le temps de l'esquiver. C'est un marin qui était derrière moi qui se pris le coup et s'écrasa contre le mur. Il se releva et cria :
-A moi de la Duchesse !!!
Je vis une dizaine d'hommes se lever et bondir sur l'homme aux poings d'acier. Puis comme les marins étaient peu doués, ils frappèrent des gens qui n'avaientrien demander et cela devint une baston général où chacun frappait tout le monde.

*J'étais totalement perdue dans mes pensées. Le bruit ambiant ne ressemblait qu'à un amas de sons indistinct. Je n'avais même pas remarqué que depuis quelques minutes, celui ci s'était intensifié. Tout à coup, la lumière qui provenait du chandelier diminua considérablement. Etonnée, je levai les yeux. Une jeune femme rousse était devant moi, me bouchant la lumière. Elle semblait aux prises avec une table qu'elle renvoya sans la toucher à l'autre bout de la taverne. Je revins peu à peu à la réalité, constatant qu'elle m'échappait totalement pour devenir d'une irréalité surprenante. Un boîte de ferraille se battait contre une demi douzaine d'ivrogne et les tables, bouteilles et verres de whiskys valdinguaient un peu partout. C'était à rien n'y comprendre ! La seule chose que je réalisais, c'était que cette femme m'avait sauvé la vie. Comme quelqu'un qui viendrait juste de sortir du lit, je lui dit faiblement :*

-Merci...

*Un couteau vola dans ma direction et shoota mon verre de jus d'orange en plein dans le mille. C'est que ça devenait dangereux ici !*

La jeune fille me remercie d'une voix faible. Je lui souris et répond :
- De rien. J'allais pas laisser une innocente jeune fille se faire écraser parce que ces rustres ne savent pas faire attention.
Je regarde plus attentivement l'adolescente : elle a des cheveux châtains, ramenés en couettes de chaque côté de son visage. Quelques mèches tombent devant ses yeux de la couleur des jeunes pousses au printemps. Ses vêtements son en bon état et corrects, sans décorations ou quelques signes de richesse. Malgré le fait qu'elle semble bien nourrie, son visage légèrement émacié laisse supposé que ça n'a pas toujours été le cas. Un couteau vient percuter son verre, me tirant de mon observation. Avec un sourir complice, je dis :
- Ça commence à chauffer ici. Je t'aide à sortir ?

Effaré, j'observe les restes de mon repas rouler sur le sol. Non, je ne suis pas choqué parce que ce chasseur de prime en armure à failli m'atterir dessus, mais plutôt parce que près de la moitié de mon repas venait d'être gaspillé en un clin d'oeil.
Je fulminais contre ce maudit Lodrill, qui gâchait ma pause à causé du remus ménage, et je mourrais d'envie de bondir sur lui et de le réduire en charpie. Mais je savais qu'il s'agissait d'une très mauvaise idée, et j'aurais surement un moment plus propice pour régler mes comptes. Je me force donc à me calmer, et me clarifier les idées.
Il valait mieux que je décampe d'ici avant de me faire trop remarquer.
Tout comme quelques clients tenant à la vie, je me dirige donc vers la porte, à l'opposé de ma position initiale, sous une pluie de couverts, vaisselles tables et diverses objets plus dangereux les uns que les autres.

-De rien. J'allais pas laisser une innocente jeune fille se faire écraser parce que ces rustres ne savent pas faire attention.

*La jeune femme avait une voix dure, sans détour. Le genre de voix qu'avaient ceux qui avaient l'habitude de commander. Elle était de ceux qui savait se faire respecter, je le sentais. Sa longue cape m'empechait de voir ses vraiment ses vêtements et elle aurait tout aussi bien être chef d'un gang criminel que porte parole de notre monde. En tous les cas, je l'imaginais très bien occuper une place importante. Elle me proposa de sortir. Regardant mon verre coupé en deux, j'approuvai. Je ne savais pas les tavernes si dangereuses ! Ça m'apprendrais à vouloir jouer les adultes ! Suivant ma sauveuse, je slalomai entre les ivrognes qui semblaient se rassembler autour de la boite de conserve ambulante (je ne savais pas quel tour de magie cela pouvait être mais il était drolement réussi ! Cette marionnette en ferraille était très réaliste, on aurait dit qu'elle se comportait comme un humain !) Toujours un peu sonnée et par les événements de la taverne et par celui de la mort du confrère de mon maitre magicien, je ne faisais pas vraiment attention aux gens et je me fis bousculer d'un peu partout avant d'atteindre la porte. Il me semblais même avoir recu de l'alcool sur mes vêtements puisque je sentis quelque chose de mouillé sur moi. Enfin nous fûmes dehors. L'air frais me fis un bien fou. Presque par réflexe, je touchai mon ventre, sentant le liquide. Sauf que quand je retirais mes mains pour les regarder, ce liquide était rouge.

Nous louvoyons entre les tables et les personnes pour enfin atteindre la sortie. Une fois dehors, je retire ma capuche et laisse le vent soulever mes cheveux. Je ne risque pas grand chose après tout : je ne dois pas être la seule femme rousse de Thalir et opérant avec un masque lors de abordages, mon visage n'apparaît pas sur mon avis de recherche. Et puis la gamine ne semble pas être du genre à me dénoncer. Je me retourne vers elle pour lui demander son nom car j'aime savoir à qui j'ai affaire. Je croise son regard dont je n'arrive pas à déchiffrer l'expression. Je remarque alors ses mains rouges. Et le sang qui s'écoule de la plaie qu'elle a au ventre. M*rde, quand est-ce arrivé ? Rôdée par les années et faisant fi des possibles récriminations de la jeune fille, j'utilise mon couteau pour couper le tissu de ses vêtements et avoir une meilleure vison de la blessure. Celle-ci ne semble pas profonde mais il faut désinfecter et la récoudre. J'arrache la manche droite de ma chemise et la plaque contre la plaie. Elle n'est pas trop sale et c'est ce que j'ai de meixu sous la main. Je lui dis :
- Tiens ça pour stopper l'hémorragie. Je vais essayer de trouver un médecin. D'accord ?

Au premier abord, et aussi stupide que cela puisse paraitre, je crus que le liquide était du vin. Sauf que ma sauveuse s'agitait beaucoup à mon gout. Avant que je ne puisse faire un mouvement, elle sorti un couteau de je ne savais trop où (décidemment, se ballader armé était aussi courant que de boire de la bière ici !) et coupa ma  chemise en deux trois mouvements précis. J'étais toujours aussi atone et c'est d'un oeil passif que je regardais la blessure qui s'offrait à moi. Ce fut comme une décharge électrique. La douleur, bien que supportable, me gagna. Quand la jeune femme appliqua un tissus dessus, je tremblai légèrement.

- Tiens ça pour stopper l'hémorragie. Je vais essayer de trouver un medecin. D'accord ?

Je fis machinalement ce qu'elle me dit de faire, hochant la tête. Je la vis partir, s'eloigner dans la foule. Fallait ilque je la suive ou devais je l'attendre ici ? Après tout qu'importait il ? Les images d'horreur de l'homme mort que j'avais decouvert ce matin me revinrent en mémoire à la vue de mon propre sang. J'etais seule dans une ville inconnue, sans aucun argent et aucun moyen de joindre mon maître. Seule dans une ville barbarre où tout le monde se promenait armé et où la violence était monnaie courante. J'étais seule et j'avais peur. Peur d'être seule.

Juste devant la porte, je fus bousculer par un vieil ivrogne qui me roua de coup de canne jusqu'à ce que, agacé, je l’assommai avec une chaise renversé près de moi. J'entendis un craquement, mais ce n'était qu'un pied, déjà bien abimé, de la chaise qui s'était brisé sous le choc. Satisfait, je jetai la chaise d'un geste négligent, et quitta la taverne bien remué.
Une fois dehors, le volume sonore n'était pas beaucoup plus faible. Une foule de gens battait le pavé, tous plus pressé les uns que les autres.
Faisant de mon mieux, j'essayai de me frayer un chemin parmi ces brutes. Cependant, je fus bousculé, et bouscula à mon tour quelqu'un. Cette personne en question était une jeune fille à couette, le regard un peu perdue. Je remarquai d'ailleurs assez rapidement qu'elle tenait un bout de tissus qui virait au rouge. Comprenant qu'elle était blessé, je me ressentit le besoin de l'aider. C'était dans ma nature, bien qu'en général je n'aimais pas mêlé aux autres, dès qu'il s'agissait d'une personne faible ou dans le besoin, je souhaitais les aider. Peut être était-ce par qu'elles me rappelaient moi, enfant.
Mias ne sachant pas trop quoi dire, je lachai simplement :
- Hey, tu as l'intention de rester ainsi ?

Pendant le combat je vis la silhouette d'un petit voleur sortir. Je savais qu'il était recherché mais mon contrat du mois était sur Jack, pas sur lui.
Je vis aussi le barman sortir en  criant. Je me dis :
-Bon un quart d'heure avant que la garde arrive.
Le combat faisait rage dans la taverne : plusieurs acolyte de Jack étaient soit assomés, soit ils avaient fui comme des lâches.
J'étais en train de me battre contre un marin, Jack et un brigand quand j'entendis dehors:
-Ecartez vous!! Ecartez vous !!
Et m*rde j'avais oublié qu'il y avait une troupe de soldats a la capitainerie.
J'assomai mes assaillants, frappai Jack si fort qu'il tomba au sol puis  le mis sur mon épaule .
J'allais dans une chambre à l'étage et sautai au moment où la garde entrait dans la taverne.
-Ouf juste a temps
Je mis Jack sur un cheval de trait puis je montai sur le mien. Mon mini cortège passa de petite rue en petite rue jusqu'à sortir de la ville et partir vers la region d'Halastan où Jack sera jugé.

*De plus en plus de gens sortaient de la taverne, chacun criant plus fort que le précédent. Je me faisais bousculer de toute part et à chaque fois je les regardais avec des yeux hagards. Aucun ne prenait le temps de s'excuser, s'enfuyant le plus loin possible de la taverne. Puis, à une énième bousculade, on me parla. Enfin, je supposai que c'était pour moi.*

- Hey, tu as l'intention de rester ainsi ?

* C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, avec un aigle sur l'épaule. Sa tenue était discrète, comme s'il ne voulait pas se faire repérer. Il regardait mon bandage imbibé de sang avec insistance. C'était le deuxième inconnu qui venait m'aborder. Avais-je tête à être abordé ? Les paroles que ma mère me disait étant petite me revinrent en mémoire :"Ne parle pas et surtout, ne suis pas les inconnus" En moins de dix minutes j'avais outrepassé ses deux règles. Pour me donner bonne conscience, je me disais qu'on était à la capitale et non dans mon village natal où toutes les rues étaient plus mal famées les une que les autres, prostitués, ivrognes et criminels vous abordant à chaque coin de rue. Cette jeune femme rousse et cet homme avec l'aigle ne semblaient pas leur ressembler le moins du monde mais après tout je ne connaissais rien de la capitale. Peut être qu'ici, les criminels étaient mieux habillés ? Non... ces deux là ne pouvaient pas en faire parti... du moins c'est ce que je voulais croire. Je lui répondit tout de même, transgressant une fois de plus les principes de ma mère :

-Je ne sais pas... un couteau... je crois que le couteau d'un ivrogne s'est trompé de cible. Une jeune femme rousse est partie... j'attends... un médecin.

*Cela ne semblait pas très cohérant. Les médecins ne tombaient pas du ciel ! Mais je n'étais pas vraiment disposée à faire mieux. Tremblante, je remarquais que le bandage était plein et mon sang rougissait à nouveau mes mains*

Cette gamine attendait une femme qui devait lui trouver un médecin ? Elle se payait de ma tête ou quoi ?
Elle croyait vraiment qu'un médecin accepterait de se quitter son cabinet pour aider une jeune fille blessée dans la rue ?
Ces hommes plein aux as font croire qu'ils souhaitent aider la population mais en réalité, ils sont avide, cupide, et feignant. L'argent facile est leur seul obsession, tout comme beaucoup d'hommes dans ce quartier. Elle pourrait attendre longtemps.
Cependant, vu la vitesse à laquelle sang coulait, si je la laissait ainsi, elle risquerait de se vider de sang avant le retour de cette fameuse rouquine.
Je ne voyais qu'une solution, qui je dois dire, ne correspondaient pas tellement. Je n'étais pas habitué à apporté mon aide de façon direct. Mais je pouvais bien faire une exception pour une fois. J'aurais accompli une bonne action dans ma vie ainsi.
Je m'approchai un peu plus d'elle, et lui demanda de retirer sa main de la plaie afin de me laisser voir.
La plaie n'était vraiment pas belle à voir, mais je pouvais me débrouiller pour lui faire gagner du temps.
Alors, rapidement, je créai une illusion de sorte que la blessure paraissait ne jamais avoir existé.
- Tant que tu croiras en mes illusions, et que tu ne t'éloignes pas de moi, tu n'auras plus rien à craindre pour ta blessure, lui expliquais-je rapidement. Lorsque la jeune femme reviendra avec, peut-être, un médecin, préviens moi, je retirais mon illusion.
Je me tus quelques instants, réfléchis, et reprit :
- Si, en revanche, tu ne souhaites pas de mon aide, ce que je comprendrais vu que je suis un inconnu plutôt louche, je m'éclipse dans l'immédiat.

*Je voyais bien que l'inconnu ne me croyait pas quand je lui avais dit qu'une autre inconnue était partie chercher un médecin... et je ne voyais pas pourquoi ! Je n'étais pas une menteuse ! Il me demanda de découvrir ma plaie, ce que je fis. Elle n'était pas très belle à voir... Et tout à coup... ben justement, je ne la vis plus ! Elle avait disparue ! Pouf ! Comme par magie (et pourtant j'en connaissait un rayon !)*

-C...comment tu as fait ? Tu as le pouvoir de soigner ?

*Mais le jeune homme secoua la tête, m'expliquant que c'était une illusion et que celle ci fonctionnerait uniquement si j'y croyais. Cela donnait une étrange sensation... je ne voyais plus la blessure mais en même je sentais toujours la douleur bien que beaucoup plus diffuse.

-Merci. Et je ne trouve pas du tout que tu sois louche ! Au contraire, tu m'aide ! Les gens louches ne font pas se genres de choses !

*Je me sentais un peu mieux déjà, peut -être parce que quelqu'un, même inconnu, prenait soin de moi. Cependant, je pris soudain conscience d'une chose pour le moins embarrassante...

-Euh... par contre, je n'ai rien pour te payer... je suis désolée... J'ai quelques soucis en ce moment mais dès que je les auraient résolus je te paierais, promis ! Je te rembourserais !

*J'avais l'expérience des bas quartiers de ma ville natale et je savais que rien ne se faisait gratuitement... je savais aussi, pour l'avoir expérimenté, ce qui arrivait quand on ne remboursait pas assez vite... J'espérais que cet homme n'était pas trop impatient...*

Les remerciements de la jeune fille me firent surprirent légèrement, peu habitué à en recevoir, et je lui répondit un simple "de rien", car je ne savais pas trop quoi dire d'autre.
En revanche, lorsqu'elle me demanda de l'argent j'esquissai un sourire intéressé avant de me reprendre. Après tout, ce n'était pas dans mes habitudes de prendre l'argent aux pauvres. Et comme cette inconnue l'avait dit, elle n'avait pas un sou... 
Il vient alors l'idée de lui demander un service, puis me ravisa, n'ayant rien à demander sur le moment.
C'était tout de même idiot, cette jeune fille me proposai elle-même de me rembourser mais je n'avais rien à demander...
- Ce n'est pas la peine, fis-je avec un haussement d'épaules. Je n'ai pas besoin d'argent, j'ai ce qu'il me faut pour le moment.
Et pour appuyé mes dires, (car il faut dire que, par mon apparence, je n'avais pas l'air d'un jeune homme croulant sous l'argent !) je sortis très discrètement de ma poche, une montre à gousset en or, volé ce matin-même à un bourgeois de passage.

*Je vis brièvement un sourire cuipide s'étaler sur le visage du jeune homme mais il se ravisa. Ah les adultes, tous les memes ! Finalement il me dit qu'il n'avait besoin de rien et pour me le prouver, sorti une montre gousset en or de sa poche. Je l'observais avec suspicion. Cet homme n'avait rien de ceux qui étaient riches, il n'avait pas leurs tenues, leurs postures hautaines et arrogantes. Je savais reconnaitre ces hommes là, et ce que je pouvais en dire c'est que cet homme ne leur ressemblait aucunement. Il ne restait donc qu'une explication....*

-Elle n'est pas à toi. Tu l'as volée n'est ce pas ?

*Ce n'était pas un reproche (comme aurais je pu lui en faire puisqu'il n'y a pas si longtemps que ça, je volais moi aussi les passants pour pouvoir me nourir) mais plutot une constatation. Je m'y connaissais pas mal dans ce domaine, j'étais meme la meilleure dans mon village sauf que cet homme semblait faire du vol à la tire son métier. C'est certainement ce que je serais devenue si je n'avais pas rencontré mon maitre. D'ailleurs, ma façon de marcher et de me faire oublier quand je ne bougeais plus étaient des habitudes que je n'avais pas perdues. Je lui fis un sourire malicieux, lui tendant un collier de perles nacrées que je lui avait dérobé quand il s'était approché de moi pour observer ma blessure.

-Je ne veux pas te faire de reproches et puis je l'avais remarqué dès le début : la démarche en dit long sur quelqu'un. J'avoue avoir été pickpocket alors je sais reconnaitre mes semblables. Ce collier était un peu gros pour ta poche on dirait.

*Mes yeux verts pétillaient de malice. J'éspérais qu'il ne le prendrait pas trop mal... au pire, j'avais toujours mes jambes pour courir...*

Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant le collier que me montrait la jeune fille. J'aurais du me montrer plus méfiant, mais blessée, je l'avais pensé inoffensive. J'étais presque froissé qu'elle est réussi à me voler sans que je n'y fasse attention, mais cette inconnue avait de l'expérience et je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même.
- C'est exact, je suis bien un voleur, confirmais-je beau joueur. Et ce collier est le seul objet qu'il me reste de mon travail de la nuit dernière, alors si tu veux bien me le rendre, cela évitera que tout le monde remarque ce beau collier qui vaut une fortune et donc me remarque. Ma tête est plutôt connue par ici, et même s'il me semble avoir vu ce chasseur de prime quitter la taverne, je préfère me méfier.
Pour accompagner mes paroles, je jetai un regard suspect aux alentours, avant de constater qu'il n'y avait pour le moment aucun danger potentiels.
Satisfait, je tendis la main et attendit que la jeune fille me rende mon bien.

*Le jeune homme me confirma qu'il était bien un voleur et ajouta qu'il était plutot connu par ici. Il m'apprit également que la boite de conserve ambulante de tout à l'heure était un chasseur de prime. Décidemment, la capitale était vraiment bizarre ! En tout cas, le jeune voleur n'avait pas l'air d'etre une brute épaisse sans cervelle. J'en fus plutot heureuse. Néanmoins, il me tendis la main pour que je lui rende le collier. Comme une enfant, je lui tapais la main vigoureusement avec ma main gauche - celle qui ne tenait pas le collier- et pendant que la tape résonnait, lui enfilait le collier autour du cou. Simple tour de passe passe et de détournement d'attention.*

-Je trouve que ce collier te va à ravir, tu ne devrais pas avoir honte de le montrer !

*J'éclatait d'un rire cristallin. Ce voleur avait l'air très gentil, je ne pouvait m'empecher de le taquiner comme une gamine.*

-Je te remercie pour ce que tu m'as fait, je n'ai plus mal maintenant ! Au fait, je m'appelle Ysabel Ward, enchantée !

*C'était vrai que c'était efficace ! Je ne sentais plus rien maintenant, on aurait dit qu'il m'avait guérie ! J'avais peine à croire que c'était une illusion.*