Taverne du port

Lorsque la jeune fille m'annonça que le collier m’allait à ravir, je la regardais quelques instants interloqué avant de rire aussi. 
Cela faisait longtemps que je n'avais pas rit. A vrai dire, cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de véritable discussion avec qui que se soit.
Puis, je me repris et retira le collier avant de le ranger dans l'intérieur de ma veste, endroit plus difficile d'accès même pour les voleurs les plus habiles.
Ensuite, la jeune fille me remercia une nouvelle fois et se présenta en tant que Ysabel Ward.
- De rien, répondis-je, profites-en tu es privilégiée. Il est rare que j'offre mon aide à toute personne que je croise. Quant à moi, je suis Hell Ändhar, enchanté Ysabel.
Cette jeune fille était amusante et plutôt sympathique, cependant il était risqué pour moi de rester en plein milieu de la rue à découvert, et je commençais à me questionner sur quand arriverait cette jeune femme rousse avec son soit disant médecin...

*L'air de stupéfaction sur le visage du voleur accentua mon fou rire puis, ma joie devant le contaminer, il éclata de rire à son tour. Je savais bien qu'il n'était pas comme les autres voleurs coincés de la cervelle ! Il finit tout de meme par se reprendre et rangea le collier dans une poche interne. Je devinais qu'il ne serait plus aussi aiser de le dérober. Il se présenta ensuite sous le nom de Hell Ändar et me prévint de mon privilège quant au fait qu'il 'ait aidé. Dans un sourire je lui répondit :*

-Ca doit etre l'effet de mes charmes sur toi ! Tu n'as pas pu t'empecher de secourir une belle demoiselle en détresse !

*Cependant, je commençais à m'inquiéter... la femme rousse de tout à l'heure ne revenait pas, elle semblait avoir disparue... peut etre s'tait elle enfuie ? Après tout, j'étais également une inconnue pour elle. Je ne représentais rien. Meme si j'étais déçue, je savais que la réalité n'était pas un conte de fée. Ce genre de choses arrivaient.*

- Je ne vois plus la femme rousse... je ne sais pas si elle compte revenir... je ne veux pas te déranger plus longtemps, meme si c'est grace à ton illusion, la blessure ne me fait plus mal. Je devrais pouvoir me soigner toute seule maintenant.

*Sauf que ben... comment dire ? Je ne voyais plus la blessure justement... difficile à soigner dans ce cas là !*

-Tu voudrais bien enlever l'illusion ? J'irais trouver de l'eau quelque part et je devrais m'en sortir toute seule. Je vois que tu n'es pas très à l'aise en pleine foule, je ne veux pas te retenir.

La comparaison de la jeune fille avec une belle demoiselle en détresse me fit rire une nouvelle fois, et je ne pus m'empêcher de répondre :
- C'est ça, et moi je suis le beau chevalier en armure !
Cependant, je vis bien que la jeune fille commençait à s'inquiéter de l'absence de la jeune femme rousse qui, moi, ne m'étonnait pas vraiment.
Mais lorsque Ysabel me proposa de retirer l'illusion et de la laisser, je  compris immédiatement que c'était moralement impossible. Je n'étais peut-être pas la personne la plus fréquentable, mais je n'allais tout de même abandonner une blessée alors que je pouvais la sauver, même si je dois dire qu'être dans un endroit plus calme m'arrangerait.
- Non, je ne vais pas retirer mon illusion. Tu n'aurais pas le temps de te soigner que tu serais déjà en train de ramper au sol... Je vais attendre encore un peu avec toi. De toute façon, si je me fais repérer, ce ne sera pas la première fois que j'aurais à fuir. Et si la jeune femme qui t'a aidée ne revient pas, alors je m'occuperais de ton cas.
Mon ton lui fit comprendre que je ne lui laissais pas vraiment le choix.

Nous arrivons enfin devant la taverne. La foule s'est densifié et je repère quelques soldats, certainement venu calmer tout ça. Je rabats d'un geste vif le pan de ma cape sur mon automail, exposé depuis que j'ai arraché la manche de ma chemise. Pas le moment d'attirer l'attention. Suivie d'Hérénis, je me faufile entre les personnes jusqu'à repérer la blessée, en compagnie d'un jeune homme. J'entraîne le docteur jusqu'à eux. Bon, l'adolescente est toujours en vie et elle semble même aller mieux. Je ne comprends pas, sa blessure à l'air d'être moins profonde que tout à l'heure. Hérénis pose pourtant sa malette à terre, en sort un flacon empli d'un liquide transparent et une tissu propre. Puis, se tournant vrs la jeune fille, lui dit :
- Je vais désinfecter votre plaie puis la recoudre. Ça risque e faire mal. Je peux vous donner quelque chose contre la douleur si vous le désirez. 
Pendant qu'Hérénis s'occupe de la fille, je reporte mon attention sur le jeune homme. Il ressemble à un simple voyageur, vêtu d'une ample cape qui dissimule ses habits. Mais quelque chose me dit qu'il est plus que ce qu'il montre. Voyant son air concentré et me rappelant le pouvoir d'Hérénis, je comprends pourquoi la fille me semblait moins blessé. Je souris. Cet étranger m'est déjà plus sympathique

Le voleur refusa tout bonnement d'enlever son illusion. Son ton était était sec, professionnel. Je m'aprétais à lui rétorquer qu'il n'avait pas à se soucier autant de moi quand la jeune femme rousse revint accompagnée d'un homme qui portait une malette avec lui. Il se précipita sur moi et m'indiqua qu'il allait désinfecter et recoudre ma plaie. Ma première pensée fut que ce docteur était soit totalement incompétent, soit idiot (l'un impliquant souvent l'autre) Comment pouvait il voir la plaie alors meme que le charme de Hell le rendait invisible ?

-D'accord mais d'abord, je vais vous montrer la blessure, ce sera plus simple je pense. Voilà la femme rousse dont je te parlais Hell. Tu veux bien enlever l'illusion maintenant s'il te plait ? Promis, je ne me mettrais pas à ramper comme un asticot si c'est ça qui te gene.

Je lui fit un sourire rassurant genre "meme pas peur". Pourtant ce n'était pas la perspetive de me faire charcuter par une aiguille qui m'enchantait... J'avais HORREUR des aiguilles !

-Par contre je vous préviens, je veux pas d'anesthésie ! J'aime pas les piqures....

En fait, j'en avais une peur terrible depuis ma plus tendre enfance...

Lorsque Ysabel me présenta sa sauveuse, je lui jetais un coup d’œil rapide, mais vêtu d'une grande cape, je ne pouvais rien deviner sur elle. Alors je portai plutôt mon attention sur le médecin qui la suivait, et je restai assez sceptique. Ce médecin était-il débutant ? Je n'avais aucun doute sur l'efficacité de mes illusions, et je savais qu'elle fonctionnai sur cet homme, alors comment pouvait-il faire un diagnostic ?
Cependant, la jeune fille me demanda de retirer mon illusion, et quelques soit l'habilité du médecin, je ne pouvais refuser.
- Entendu, marmonnais-je avant de retirer mon illusion.
L'effet fut immédiat. Le visage d'Ysabel changea immédiatement de couleur, et le sang se remit à couler de sa blessure, agrandissant la tache sur son vêtement.
Impassible, j'attendis la réaction du médecin, mais je restai près à intervenir.

(Tu pourra aussi supprimer mon message mais... C'est quand que tu viens ?? On a besoin de notre elfe favorite !! Y'a trop d'humain ici, viens représenter ta race ! XD)

(Je viendrai quand il se passera quelque chose d'intéressant !
Pour l'instant, à part la boîte de conserve qui s'est bien bastonnée et toi qui joue les écorchées, il n'y a pas vraiment eu de choses retenant mon attention ! xP
Sans rire, j'ai beaucoup de boulot en ce moment. Je viens dès que possible !)

(mais je suis pas une boite de conserve je le dirait a grand mere   )

Je vivais depuis quelques temps près du port, juste au dessus de la taverne. J'avais quitté mon nid douillé pour enquêter, mais ne sachant pas ce que je cherchais, mon enquête n’avançait pas du tout.
Alors que je rentrais d'un exploration qui n'avait servie à rien, j'entrais dans la taverne, qui connaissait un grabuge quasi quotidien.
Habituée de se bar, le patron me servi un grand verre d'eau dès qu'il aperçut ne serais-ce qu'une mèche de mes cheveux. Quelques hommes s’arrêtèrent de hurler pour me regarder. C'étaient toujours les mêmes, les trois de la table du fond, qui n'avait jamais osé m'aborder.
Je m'asseyais sur un tabouret de bar observant en souriant les misérables qui se battaient devant moi avant que la garde arrive.

ps:bataille finie avant dernier message la garde arrive
-Ecartez vous!! Ecartez vous !!
Et m*rde j'avais oublié qu'il y avait une troupe de soldats a la capitainerie.

(Je relance ?? Bah tant pis, au risque de me prendre un beau vent en pleine figure.... M'en fiche, j'adooore ca ! )

*Ce fut un peu comme un tour de cartes : clac la carte est là, clac la carte n'est plus là et clac la carte est relà. Ben c'était à peu près pareil avec ma blessure. Sauf qu'au moment du "clac la blessure est relà" ben je faillis  m"effondrer de tout mon poids sur la chaussée. J'ai dit "faillis" ? Oubliez, JE me suis bel et bien étalée comme une patate écrasée sur le trottoir. Afin de conserver le peu de dignité qui devait me rester, je m'assis maladroitement au bord du trottoir et essayait de reprendre contenance mais je ne fus pas sure du résultat... Le médecin se mit à mon niveau et avait ouvert sa malette pour en sortir un tas d'instruments de torture effrayants (de mon point de vue du moins). Je palis plus encore si c'était possible. Respectant mon choix, le docteur m'opéra minutieusement à meme le trottoir et sans anesthésie. Il fit toutes les préparations necessaires mais j'avoue ne pas y avoir fait très attention. J'étais un peu sur autre monde et je venais à repenser au confort que m'avais apporté l'illusion de Hell.J'aurais bien aimé la garder au final... Enfin vint un contact froid sur ma peau. De l'alcool. Je hurlais. Très fort. Très très fort. Je me débattis aussi. Je crois meme que j'ai filé un baigne dans le nez du docteur. Celui-ci approcha un truc pointu vers moi. Une aiguille. C'était LE truc à ne pas faire. Vigoureusement, je me protégeais, et fis tomber l'aiguille par terre. Elle éclata sur le coup. Après, il me sembla recevoir un choc ou quelque chose comme ca et je m'effondrais sur le sol sans connaissance.*

(Tu t'en es pris un pas mal, de vent... :/)

(T'appelle ca un vent ?! Une bourrasque oui ! Bah un peu d'air frais ne fait pas de mal Je crois que le site est un peu mort en fait... Faudrait faire une annonce !)

Le médecin s'était mis au travail dès que l'illusion fut retiré. Il ne payait peut être pas de mine, mais il n'était pas si mauvais que ça finalement. Ysabel avait voulu qu'il la soigne à vif. C'était peut être plus sur, mais étais-ce vraiment une bonne idée ? Elle  hurla lorsqu'elle sentit le contact de l'alcool et frappa le médecin. Au final, elle ne rendait que les choses plus douloureuses et plus longues. Le médecin allait avoir du mal à la soigner si ça continuait ainsi, et elle allait se vider de son sang. Je ne vis qu'une solution. 
Discrètement, je m'étais glissé derrière elle, et lui assénai un coup sur la tête, de sorte qu'elle perde conscience. Le médecin me remercia et continua son travail en paix. Une fois qu'il eut terminé, nous attendîmes le réveil de la jeune fille.
Pour patienter, je m'assis sur une barrière, à deux pas de la jeune fille, et jouais distraitement avec mon aigle.

(Ah bah pas tant que ça finalement ! Je vais prévenir Raëlkora  )

*Quand j'ouvris les yeux, je vis un beau ciel bleu. Il était magnifique et sans aucun nuage pour gâcher sa beauté. Enfin si, il y eut soudain un pif devant mon champ de vision. C'était celui du docteur. Il avait un regard apaisant et m'aida à m'asseoir sur le bord du trottoir. Je le remerciais. Je sentais comme une zébrure enflammée sur mon ventre. Je soulevais ma chemise et vis ma plaie parfaitement suturée. Le médecin avait fait un beau boulot. J'esquissai un pâle sourire : *

- Je ne vous remercierais jamais assez tous les trois, vous m'avez sauvé la vie. Merci.

*Je tentais de me lever avant de me rasseoir, les jambes flageolantes. On était bien assis !*

(J'avais des problèmes de connexions avec les tempêtes et autres, donc je n'ai pas pu passer avant ^^')

Il se passa près d'une demi-heure avant qu'Ysabel se réveille. Durant ce temps j'avais cru être repéré lorsque des soldats avaient regardés dans notre direction, mais il semblait plutôt s'inquiéter pour la jeune fille et ne firent pas attention à moi. Le médecin avait dit qu'il maîtrisait la situation et les soldats s'étaient éclipsé. Une fois parti, la tension qui m'avait saisi retomba et je repris mon jeu avec Thyl.

Lorsque Ysabel se réveilla, je bondis sur le sol, et attendis que le médecin finisse son observation avant de m'approcher.
- ça va ? demandais-je. Comment tu te sens ?
Elle essaya de se lever, mais échoua, ses jambes encore peu sûres.
- Désolé, j'au du frapper un peu fort, m'excusais-je.

En voyant qu'Hérénis a terminé ses soins, je remercie le médecin et lui glisse discrètement une pièce d'or.
- pour le dérangement, me justifie-je.
Il me fait un sourire en coin. Je me rapproche de l'adolescente, déjà rejointe par le mystérieux jeune homme. Elle est assise à terre, ne tenant pas debout. Je lui tends la main :
- Besoin d'aide ?

Hell et la femme rousse se précipitèrent sur moi pour prendre de mes nouvelles. A nouveau j'esquissai un pâle sourire et prit une voix la plus convaincante possible :

-Oui oui ça va, je vais aller me trouver un endro... attends, tu m'a frappé Hell ?! Pourqu... Oh !

Je me tournais vers le docteur alors qu'il commençait à partir, prétextant qu'une foule de patients devaient l'attendre au cabinet.

-Désolée... j'aime vraiment pas les piqures... Merci encore.

Mais au fond de moi j'étais plutôt fière. Sisi ! Après tout, il n'avais reçu qu'une baigne ! J'aurais pu ne pas me contrôler et le griller comme une sardine avec mon pouvoir !

-Bien, je vais trouver un endroit où me reposer, je vous remercie encore tous les deux. Au fait je m'appelle Ysabel Ward, fis je pour la jeune femme rousse.

- Ce n'est rien mademoiselle, répond Hérénis. J'ai déjà eu affaire à plus coriace.
Sur ces paroles, il m'adresse un clin d'oeil. Il est vrai que les quelques fois où j'ai fait appel à ses services, je n'ai pas été une patiente exemplaire.
Je reporte mon attention sur la jeune fille et li dit :
- Raëlkora. Enchanté Ysabel. Bien qu'une rencontre dans d'autres circonstances aurait sûrement été plus...sympathique.
Il y a peu de risques en lui donnant mon nom. Je ne me souviens pas qu'il apparaisse sur les avis de recherches et la plupart ne sont pas ornés de mon portait, seulement de l'un des innombrables masques que je me plais à porter lors des attaques

La jeune femme rousse se présenta sous le nom de Raëlkora. Bref, concis, pas de nom de famille. Avait-elle peur qu'on la retrouve ? J'avais vu plusieurs avis de recherches trainer dans les rues depuis ce matin mais ni sa tête ni son nom ne me disaient quelque chose. Je devais me faire des idées...
Je finis par me mettre debout. Pas de vue brouillée ni de jambes flageolantes et ma plaie n'était plus qu'une trace laissant un vague sentiment de brulure sur la peau, bref j'étais prête à reprendre mes recherches ! Après tout, il ne fallait pas que j'oublie ma situation, je vous explique ? Moi, péquenaud sortie d'une ville paumée pas très recommandable me suis faite envoyer en ville par mon maître pour compléter ma formation de magicienne chez un confrère. Bien que ce ne fut vraiment pas facile dans cette grande ville, j'ai finis par le trouver... mort ! Du coup je me retrouvai seule sans un sous dans une ville immense (pour moi) et inconnue. Oui ça fait très mélodramatique ! Mais je gardais la tête froide, il fallait d'abord que je trouve un moyen de contacter mon maître. Le jour commençait à tomber.

- Je vais me trouver une auberge pour la nuit, merci encore de m'avoir aidée !

Enfin j'allais m'incruster dans une auberge. Tout était hors de prix ici ! Mais je ne pouvais pas leur demander plus d'aide, ce serait pousser trop loin leur hospitalité et j'imaginais qu'eux aussi avaient leurs vies et leurs lots de soucis. Inutile d'y rajouter une gamine fauchée.

Bien, la jeune fille semblait en meilleure forme, c'était une bonne chose. Elle se sentait même prête à repartir. Elle disait qu'elle allait se trouver une auberge...
- Évite les bagarres le prochaine fois, la taquinais-je.
Pas sur que la prochaine fois, elle est la "chance" de tomber sur quelqu'un comme moi ou la dénommé Raëlkora.
- Il temps pour moi de partir aussi, je n'ai que trop traîner par ici, et je ne voudrais pas...
Ma phrase resta en suspend. Du coin de l'oeil j'aperçus un petit groupe de soldats qui me désignaient.
Merde ! J'avais été repéré ! A quelques secondes près...
- Ravi de vous avoir rencontré, et salut ! dis-je avant de reculer de quelques pas.
Je repérai un baril posé près d'un mur, bondit dessus afin de grimper sur le toit.
Les soldats étaient déjà à mes trousses....

Je souris en voyant le jeune homme s'éclipser. Je ne suis pas la seule à ne pas être enjouée de croiser la garde. Je me retourne vers Ysabel :
- Ce n'était rien. Si vous avez encore besoin de mon aide, dites mon prénom. Je saurais vous trouver. Et si vous ne craignez pas trop les bestioles, je connais des endroits dont les propriétaires seront ravi de vous faire un prix s'ils savent que vous venez de ma part. 
Je sors une montre à gousset de ma poche et après avoir regardé l'heure, m'exclame :
Ce n'est pas tout mais j'ai des choses à faire. Je vais donc vous laisser vaquer à vos occupations et retourner m'occuper des miennes. J'espère vous revoir un jour.
Je pars en souriant. Sympathique jeune fille. Bon, j'ai encore plusieurs heures à tuer. Autant en profiter pour faire le tour de mes connaissances qui tiennent des gargotes. Je crois me souvenir qu'Alhem a un excellent whisky. Je laisse rapidement l'ambiance bruyante du port pour des ruelles plus sombres

Alors que Hell parlait, son regard ne fixait pas mes yeux mais un point au dessus de mon épaule. Ses yeux s'écarquillèrent soudain et après une très brève salutation, il partit agilement, se fondant parmi les toits. Raëlkora me salua également, m'indiquant que je pourrais toujours la trouver en cas de problème et partit à son tour. Je me retrouvais à nouveau seule... dans cette grande ville effrayante. Pourtant il allait bien falloir que je m'y habitue car sans argent, j'allais y rester coincé un bon bout de temps !

Le commerce était on ne peut plus florissant ! Cela faisait moins d'une semaine que j'étais à Altaris et mes activités me fournissaient de quoi subvenir à mes besoins quotidiens. En fait, je m'étais installée sur une petite table pourrie dans une ruelle près du port. Je sortais mes cartes et je demandais à quiconque passait par là s'il voulait parier de l'argent au Bonneteau. Il s'agissait d'un jeu où un de ces badauds naïfs devait trouver parmi trois cartes (deux rois noir et une dame rouge) la dame de cœur. Justement, un autre pigeon se pointait. Je sortis les trois cartes et les aligna face à lui, la dame de cœur au centre. Je lui expliquai les règles puis retournai les cartes face cachées et les mélangeai. Quand j'eu fini de manipuler, le joueur misa une petite somme sur la carte de droite. Je la retournai, c'était la dame de cœur. Il gagna le double de sa mise. Au début, je mettais toujours les joueurs en confiance en leur faisant gagner les premières parties puis, là où le jeu prenait tout son sens, je les baladais à souhait en remplaçant les cartes par d'autres et ceux ci s'apercevaient, étonnés, que la dame ne se trouvait pas là où ils le pensaient. Je laissais donc mon pigeon gagner jusqu'à ce qu'il décide d'augmenter la mise. Là, je me mis à manipuler et remplacer les cartes. Il perdit, s'énerva, mais ne voulant pas se dégonfler devant sa copine continua à jouer... et à perdre. Soul comme il était, il était en train de dépenser toute sa fortune malgré les injonctions de sa copine.

- Vous devriez écouter votre amie et vous arrêter pour ce soir... ce n'est plus raisonnable.

Mais l'homme se mis dans une énorme colère et renversa la table. Les cartes s'éparpillèrent par terre.

- Tu n'es qu'une sale tricheuse !! Je t'ai vu avec tes mains ! Tu as changé la dame par le roi de trèfle au moment où tu allais révéler la carte ! Rends moi mon fric sale voleuse !

Et avant que je ne me rende compte de quoi que ce soit, l'homme se jeta sur moi et me frappa au ventre.
Je sentais que ça allais mal tourner...

Assise sur le rebord du toit, je contemple amusée le manège qui se déroule sous mes yeux. Elle sait se servir de ses mains cette petite, c'est indéniable. J'ai du mal à suivre tous ses mouvements mais mon expérience me permet de deviner ce qu'elle fait, pigeonnant allègrement les passant assez crédules pour s'arrêter. Ceux qui jouent avec elle ne gagnent que lorsqu'elle l'a décidé. A vrai dire, je ne pensais pas la revoir si tôt.
J'avais passé les derniers jours à m'occuper des diverses réparations de mon navire et ce n'est qu'aujourd'hui que j'étais retourné en ville, histoire de m'informer avant un possible départ. Les rues se remplissant rapidement à mon grand désarroi, j'avais pris de la hateur pour contempler la capitale sous un autre angle, plus tranquille. Par le plus grand des hasards, mes pas m'avaient mené jusqu'aux abords de cette ruelle où, étonnée, j'avais reconnu Ysabel. Je m'étais assise pour assister à la suite des évènements. 
Justement, ça commençait à chauffer. L'homme qui était devant la jeune fille venait de remarquer son petit manège et, furieux, avait renversé la table avant de frapper l'adolescente au ventre. Geste qui me fit crisper les poings mais je me retins de descendre. Je lance plutôt d'une voix claire et moqueuse
- En voilà un grand gaillard. S'attaquer à une frêle jeune fille, quel preuve de courage. Prenez garde, elle pourrait vous blesser. Vous ne voulez pas de l'aide ?